Le Sans Théâtre Fixe

La création du "STF"

L’histoire commence par une passion pour le théâtre, celle de Florence Bavard. C'est un rêve d’enfant inaccessible qui s’est concrétisé : découvrir un texte dans ses moindres détails, le confronter à différents points de vue, le mettre en jeu à travers une mise en scène, le voir grandir, le porter devant en public, le défendre en tant que comédien, passer un message, «Etre Porteur de Paroles » mais aussi « Créateur de lien social ». Jouer est un défi personnel et un « don » au public.

 

Dans un contexte de crise qui touche de plein fouet la culture, le théâtre d’appartement apparaît alors comme une solution idéale : théâtre de résistance, de crise, alternatif, lieu d’expérimentation. C'est de là que vient notre nom : le Sans Théâtre fixe.

Le problème du lieu de représentation est ainsi contourné. Nos représentations se feront dans un lieu privé devant un public restreint. La déshumanisation de nos rapports dans la société actuelle est flagrante, faire du théâtre d’appartement, c’est aller vers les gens, partager autour d’un verre, d’un repas, renouer avec les veillées d’autrefois.

L’idée, séduisante, a grandi au sein du Collectif Éphémère. Ainsi est né le premier spectacle : l’APERO LOUFOQUE sur le thème de la Femme, de la famille, avec différents récits et différents auteurs.

Les objectifs du Sans Théâtre Fixe
 

Fort de notre année de fonctionnement, nous ne pouvons que vérifier que le STF et son Apéro Loufoque correspondent aux objectifs de départ. Le Sans Théâtre Fixe est un concept qui a pour vocation d’évoluer au fur et à mesure du temps, des envies, des idées. 2014 va être l’année de la création d’un nouveau projet abordant le thème de la Relation en gardant le principe du théâtre d’appartement autour de l’apéro.

• Amener le théâtre à domicile principalement chez des personnes qui n’ont pas l’occasion de s’y rendre.

Le STF amène le théâtre chez les gens, leur fait découvrir ou redécouvrir. Il donne envie d’aller voir du théâtre. Certains spectateurs témoignent, comme Odile : « Oh ça fait longtemps que je n’étais pas allée au théâtre. Ça fait du bien, ça me donne envie d’y retourner », ou Marie-Madeleine : « J’ai toujours eu envie de faire du théâtre, vous pensez qu’à mon âge, c’est possible? ».

• Amener la réflexion, le débat, l’échange entre les membres de l’équipe et les différents publics. Ce projet se veut être Porteur de Message autour de thèmes du quotidien qui touchent chacun d’entre nous.

Le message contenu dans les spectacles est entendu et suscite la réflexion, même sila mise en scène humoristique lui donne de la légèreté. Le temps théâtre fait suite à des moments de convivialité qui permettent des échanges riches. Les spectateurs nous posent de nombreuses questions sur notre cheminement, notre parcours, les textes, les répétitions, etc. Ils nous font part de leur ressenti par rapport aux textes, au jeu, à la mise en scène, au propos. Ce temps semble faire tomber une barrière, dédramatise. Nous avons les réactions à chaud du public. Une enseignante de français du collège de Conty nous a même proposé une éventuelle intervention dans sa classe.

• Créer et tisser du lien social.

Le STF est créateur de lien social dans le sens où il permet aux spectateurs de passer une soirée ensemble. « Des personnes qu’on n’aurait jamais pu inviter ensemble » nous déclare Isabelle. L’expérience vécue dans un hameau est le point fort. Jacques et Philippe ont invité leurs voisins. Ils existent des tensions dans ce hameau. Dans cette ambiance joyeuse, les invités discutent, se découvrent. Jacques et Philippe affirment que l’ambiance est différente depuis, les gens prennent le temps de converser dans les rues. Notre réseau social et le bouche à oreille sont d'ailleurs nos principaux modes de communication.

• Concours ouvert à chaque citoyen des communes.

Nous souhaitons organiser un concours auprès des comités de quartier, de fêtes ou des communautés de commune pour ouvrir cette expérience, aller au plus proche de la population et dynamiser leur comité, leur territoire, etc. Ainsi nous allons leur  proposer au cours d’un contact direct une première représentation dans un lieu proposé par les participants où nous construirons un espace convivial, un intérieur. Les organisateurs prennent en charge les denrées et les invitations. Suite à cette première représentation, nous lancerons notre concours aux participants: faire une lettre d'invitation : ce courrier devra mettre en évidence les motivations par rapport au théâtre, aux invités (qui et pourquoi), les conditions d’accueil, le menu… en optant pour une intention, une émotion,…. Tous les délires sont permis ! Un jury composé de deux membres du STF et de deux membres du Comité sélectionneront le gagnant…Chaque participant recevra un courrier de remerciement pour sa participation. Le gagnant recevra gratuitement le STF. Si d'autres personnes sont intéressées, le principe du chapeau sera proposé. Ce projet a pour ambition d’approcher la population, de se faire découvrir et la découvrir afin de construire un projet culturel qui lui correspond !

• Lectures publiques.

D’autre part, nous souhaitons développer un travail de lectures publiques. En fonction des besoins, des demandes exprimées, nous pouvons proposer des lectures où chacun amène un texte qui lui plait pour le lire, le faire lire ou écouter les autres  simplement autour d'un moment convivial, sur des thèmes proposés par les participants, le comité de quartier ou le STF.

• Aide à la professionnalisation d’intermittent et d’un auto entrepreneur.

Il est évident que l’accompagnement de la Compagnie la Chrysalide a été au départ un atout de poids pour  la réussite de ce projet, aussi bien au niveau administratif qu’au niveau de la mise en scène. L’équipe de la Chrysalide parle d'ailleurs du STF en ces termes : « Ils ont l'expérience du plateau et de la confrontation aux publics. Ils connaissent les enjeux et les engagements que demandent ces confrontations. Le théâtre auquel ils s’adonnent, est un théâtre chargé de sens, engageant une parole, défendant un point de vu.» « Le projet STF (Sans Théâtre Fixe), porté par Florence Bavard, envisage de quitter les plateaux des théâtres (et la consécration consensuelle qui y est liée) pour le théâtre d’appartement, s’attachant à la rencontre et la proximité avec différents publics. » Aujourd'hui Sophie Matel, intermittente du spectacle,  reprend le flambeau pour la mise en scène du prochain projet. En parallèle, nous avons également travaillé avec Camille Maïenfisch pour le flyer.  Nous pensons continuer cette collaboration pour ce prochain projet au niveau de la communication dans le cadre de son auto-entreprise. De plus, il existe des envies de professionnalisation pour deux des comédiennes. Angéline Mairesse construit actuellement son statut d’intermittent. Susie Delrue, étudiante, s’oriente vers l’administratif notamment au niveau de l’organisation de festivals.